MONOGRAPHIE
DE VAUBECOURT




— MEUSE —

Arrondissement de Bar-le-Duc


Monographie
de la
Commune de Vaubecourt
par M.BRISSE, Instituteur.




Canton de Vaubecourt


Ce canton situé vers le Nord de l'arrondissement de Bar, est borné au Nord par le canton de Triaucourt ; à l'Est par celui de Pierrefite ; au Sud par le canton de Vavincourt et de Revigny ; à l'Ouest par le département de la Marne.
      Il se divise en 17 communes, provenant toutes du Barrois à l'exception d'une seule, Sommaisne qui est de la Champagne. En 1790, ces localités entraient dans la formation des cantons suivants :

Canton de Beauzée : Regnaucourt (District de Verdun).

Canton de Chardogne : Louppy-le-Petit (District de Bar).

Canton de Marat-la-Grande : Municipalité de Chaumont-sur-Aire, Courcelles-sur-Aire, Erize-la-Grande, Erize-la-Petite, Les Marats (District de Bar-sur-Ornain).

Canton de Noyers : Municipalité de Auzécourt, Laheycourt, Noyers, Sommeilles (District de Bar).

Canton de Triaucourt : Sommaisne (District de Clermont).

Canton de Vaubecourt : Lisle-en-Barrois, Louppy-le-Château, Rembercourt-aux-Pots, Vaubecourt, Vilotte-devant-Louppy (District de Bar).

      Actuellement ces 17 communes occupent une surface de 22069 Ha et ont ensemble une population de 5335 habitants (recensement de 1906). En 1800 il y avait 8347 habitants ; 1851, 8395 ; en 1901, 5432.
      L'ensemble du territoire forme en plein Barrois un plateau faiblement ondulé, sauf vers l'Est, où sont les vallées de l'Aire et de l'Ezerule. Le sol, très productif est bien cultivé, est couvert de forêts au Nord-Ouest. Les grandes voies commerciales sont : les routes départementales déclassées N°2 de Bar à Clermont, et N°6 de Bar à Verdun, et les voies férroviaires du réseau Meusien de Triaucourt à Revigny et de Bar à Verdun.

Anciennes mesures :
Les surfaces agricoles : Les communes d'Auzécourt, Lisle, Noyers, Sommeilles, Villote avaient la verge de 17 pieds 6 pouces ou 5m6847 de côté et 32m23158 surface, soit 100 verges carrées, à Louppy-le-Château et Rembercourt, verge de 17 pieds 10 pouces 6 lignes = 5m7603 de côté, surface 33m25589, idem à Chaumont, Courcelles, Erize-la-Grande, Erize-la-Petite, Louppy-le-Petit et Marats ; verge 18 pieds 1 pouce 7 lignes ou 5m8877 de côté, surface 34m26652 soit 100 verges carrées à Laheycourt ; verge de 18 pieds 2 pouces 8 lignes de côté, surface 34m28253 soit 100 verges carrées à Rignaucourt ; et Vaubecourt ; verge de 19 pieds (?) = 6m2271, surface 38m27543, journal de 80 à 100 verges carrées ; à Sommaisne ; verge 19 pieds (?) 6m2802 de côté, surface 39m24409, journal de 100 verges carrées.

Les mesures de contenance pour les matières sèches étaient, le boisseau de Condé 20,46 litres raclé ou 29 comble, le boisseau d'Evres 21,18 litres raclé, 29,93 comble, Auzécourt 17,68 litres raclé 23,57 comble ou encore 31,72 roiselé. Pour les liquides, la pièce de Bar 84 pots soit 194,58 litres et Auzécourt, la pièce de Ligny 81 pots soit 187,60 litres.




I. Commune de Vaubecourt

      Le nom de la commune en français est Vaubecourt, en patois : Ouépcou ou Vouefcou, avant 1789 : Vabecourt, Varbercourt, Varsboncourt, Varbicécourt et l'étymologie problable : Vaubecuria, Warbodicurtis ou Vuarbodi-Curtis dans un titre de Thierry comte de Bar en 1006.
      Les hameaux ou écarts qui dépendent de Vaubecourt sont : 1°/ la ferme d'Arcéfays au Nord-Ouest et à 4 Km ; 2°/ la ferme de Brouenne ou Brouaine au Nord et à 5 Km ; 3°/ le Moulin au Sud-Ouest et à 400 M environ et 4°/ Colas l'âne à 3 Km5 au Nord.

II. Géographie


Position. La commune de Vaubecourt, bourg de l'ancienne province du Barrois, chef-lieu de canton, partie sur un plateau, partie sur le versant d'une côte, est situé à l'Ouest du département de la Meuse, par 2°46'40" de longitude orientale et par 48°56'10" de latitude Nord et à une altitude de 200 M environ.
      Sa distance à Bar-le-Duc, chef-lieu d'arrondissement et de département est de 21 Km ; à Nancy de 121 Km, et à Paris de 276 Km. Ces chiffres donnent les distances aux lieux indiqués par les voies de communication, routes et chemins de fer.

Limites. Le territoire est limité au Nord par celui de Triaucourt, à l'Est par celui d'Evres, au Sud-Est par ceux de Pretz-en-Argonne et de Sommaisne, au Sud par celui de Rembercourt-aux-Pots et à l'Ouest par celui de Lisle-en-Barrois.
      Ces limites, assez irrégulières, ne sont formées par des cours d'eau que sur quelques points ; partout ailleurs elles sont déterminées par une ligne brisée conventionnelle passant à travers les vallées, les coteaux et les plateaux de faible hauteur.
      Le territoire est très accidenté ; les coteaux et les plateaux sont facilement accessibles ; ils sont cultivés sur tous les points, à l'exception de la partie Nord et Nord-Est qui est presque entièrement couverte de bois. Le territoire est coupé dans sa longueur par la rivière d'Aisne.

Orographie. Les altitudes connues sont au Nord 241 M ; au Nord-Est 260 M ; à l'Est 241 M ; au Sud 226 M, 236 M, 232 M et au Nord-Ouest 223 M.
      La direction générale du relief du sol est du Nord-Est au Sud-Ouest.
      Ces hauteurs sont des contreforts et des ramifications du plateau qui sépare le bassin de l'Aisne et du bassin de l'Aire. Elles forment plusieurs séries parallèles de plateaux faiblement ondulés, séparés par des vallées et divisés en plusieurs tronçons laissant entre eux de petits vallons. Les versants de ces plateaux sont découpés en coteaux constituant autant de contreforts et en vallons dans lesquels coulent de petits cours d'eau qui arrosent les prairies.

Hydrographie. Le territoire de Vaubecourt appartient au bassin de la Seine par l'Aisne et ses affluents.
      La rivière d'Aisne qui prend sa source à 6 Km de Vaubecourt, dans le village de Sommaisne, coule du Nord au Sud et partage le village en deux parties, la partie à droite se nomme Bourgogne.
      Les affluents rive droite, sont de petits cours d'eau qui n'ont que quelques mètres de parcours.
      Les affluents rive gauche, sont ; le ruisseau des Bourguignons, le ruisseau des Cinq Fontaines, le ruisseau de Rosières.
      Le ruisseau de Ribeaupuits se jette dans le ruisseau des Cinq-Fontaines ; celui de Sainsonrupt, qui commence sur le territoire à la fontaine Colas l'âne, déverse ses eaux dans le ruisseau de la Marque près de Triaucourt.
      Les sources ordinaires sont généralement désignées sous le nom de "Fontaines" et ne tarissent jamais. La plupart donnent un assez grand volume d'eau deversé dans les ruisseaux dont il vient d'être parlé.
      Les principales sont : la fontaine de Rosière à 200 M du village, celles de Ribeaupuits, de Chaudière, de Martin-Fontaine, des Cinq-Fontaines, de Jammeron, de St-Fontaine, de Marguerite Blaise, du Haut-Saut, du Vieux-Moulin, du Pré Lalau, de la Carrossière, de Colas l'âne, de Rageau, de Montplaisir, de la Sableuse, du Buneau, des Loges et de la Grande Pièce.
      Il existe trois étangs conservés en eau. Le premier se nomme l'étang La Dame ; le deuxième l'étang Husson et le troisième l'étang des Trois-Morts. Le poisson que l'on y pêche est de bonne qualité.
      A la suite des fortes pluies ou de la fonte des neiges, le niveau des eaux s'élève ; elles sortent parfois de leur lit naturel et inondent les prairies environnantes.
      Le nombre des puits fournissant l'eau pour les usages domestiques est de 80 dont 60 avec pompes et 20 sans pompes.
      Il y a 3 lavoirs publics, dont deux seulement sont couverts.

Géologie. Le sol du territoire est formé par différents étages du terrain crétacé. On remarque l'étage du gault formé de sables verts entremêlés d'argile et de calcaire portlandien. La couche arable est généralement sablonneuse et argileuse, et aussi calcaire dans quelques parties.

Climat. Le climat est moins tempéré que le climat séquanien et moins froid que le climat vosgien. La température y est assez variée, l'hiver, généralement long, est quelquefois rigoureux. Ainsi, pendant l'hiver de 1709-1710, 150 personnes sont mortes de froid ; celui de 1879-1880 a fait périr beaucoup d'arbres fruitiers.
      Les chaleurs de l'été sont rarement excessives. Les brouillards sont assez fréquents. Les vents dominants sont ceux de Nord-Est et de Sud-Ouest. Les pluies sont surtout fréquentes par les vents du Sud-Ouest. Les vents de l'Est et du Nord-Est en amènent rarement. Le nombre moyens des jours de pluie et la hauteur moyenne de l'eau tombée n'ont pu être déterminés, aucune observation n'ayant été faite à ce sujet.
      Les orages sont fréquents par les grandes chaleurs. Leur direction générale est du Sud-Ouest au Nord-Est ; mais souvent ils changent de direction et laissent pour ainsi dire de côté le village. Cet éloignement est attribué aux forêts. Les plus violents orages dont on ait gardé le souvenir sont ceux de 1815, sept vaches ayant été foudroyées, et de 1850. La grêle a détruit tous les céréales en 1870.
      En 1865, une trombe s'est abattue sur une partie du territoire et l'a ravagé complètement.

Flore et faune. On rencontre généralement sur le territoire les plantes et les animaux qui se trouvent dans toute l'étendue du département.
      La statistique de 1887 donne les renseignements suivants sur les animaux de ferme.
      Il existait au 31 Xbre dernier, 185 chevaux, 2 taureaux, 200 vaches,110 veaux, 904 moutons, 100 porcs et 12 chèvres.
      La superficie totale des bois est de 600 Ha, appartenant à divers propriétaires. Les essences principales que l'on y rencontre sont : le bouleau, le sapin, l'aulne, le tremble, l'orme, le saule, le chêne, le charme, quelques hêtres, quelques épicéas et mélèzes.
      Chaque année, les propriétaires plantent en bois des terrains peu productifs.

Population.

Années Population Maisons Feux
En 1733 300
en chefs
de famille
   
En 1846 1156    
En 1850 1144 308 340
En 1851 1142    
En 1860 1030 311 344
En 1870 946 297 330
En 1875 1020 298 330
En 1881 957 285 316
En 1886 934 276 320

La diminution constatée est attribuée au départ des émouleurs et des savetiers qui se sont établis au dehors, ainsi qu'au choléra qui a enlevé 150 personnes en 1832 et 90 en 1854.
      Les maisons sont presques toutes construites en bois, en bois et en pierres, couvertes en tuiles creuses.

Agriculture. La surface totale du territoire est de 2262 Ha, affectée à chacune des cultures suivantes : Céréales et autres farineux alimentaires 1080 Ha, cultures potagères et maraîchères 160 Ha, industrielles 2 Ha, prairies naturelles 120 Ha, artificielles 300 Ha. Il n'existe plus de vigne, le sol ne convenant point à sa culture, la dernière a été arrachée en 1884.
      L'agriculture qui était restée longtemps arriérée à Vaubecourt, y a fait de grands progrès depuis une cinquantaine d'années. Ces progrès ont été surtout sensibles depuis l'établissement de la ferme école des Merchines, située à 3 Km.
      Les améliorations se font surtout remarquer dans la culture des céréales, des pommes de terre, des betteraves, des prairies artificielles, dans un meilleur des races d'animaux domestiques et dans l'emploi des instruments agricoles perfectionnés.
      Les engrais chimiques sont employés concurremment avec le fumier.
      L'assolement des terres est toujours triennal, elles se labourent facilement avec une charrue attelée de 3 chevaux. La partie destinée aux jachères ou versaine est aujourd'hui presque entièrement cultivée en pommes de terre, betteraves, trèfle, luzerne, minette et quelques champs de colza.
      Les propriétés sont assez divisées ; elles sont bornées. Bon nombre de propriétaires profitent des avantages que leur accorde la loi du 3 9bre 1884 pour faire des échanges contigus.
      Le prix du labourage d'un hectare de terre à 4 cultures pour le blé est de 80 Fr. et à deux cultures pour le marsage est de 35 Fr.
      Les fermes ou gagnages sont généralement louées en argent pour 3, 6 ou 9 années consécutives, la contribution restant à la charge du propriétaire et moyennant une redevance de 35 Fr. par hectare en y joignant le dixième de pré.
      Les prairies, peu considérables comparativement à l'étendue du territoire, sont de médiocre qualité quoique succeptibles d'irrigation. Une grande partie aurait besoin d'être draînée et d'^tre rechaufée par le fumier.
      Les jardins potagers et vergers se trouvent près des habitations.
      Les potagers sont exclusivement employés à la cultures des légumes destinés à l'usage quotidien des habitants.
      Les vergers sont plantés en poiriers, pommiers, pruniers, cerisiers et noyers, les fruits, en général, sont d'assez bonne qualité, les habitants cultivant de préférence les meilleures espèces ; leur produit est consommé dans la localité. On récolte encore sous les arbres de l'herbe assez abondante.
      Le parcours des bestiaux dans la prairie à lieu comme autrefois, lorsque les regains sont enlevés.
      Les instruments agricoles employés sont : les charrues Dombasle, les scarificateurs, les houes à un cheval, les rouleaux squelettes à un et deux chevaux, les herses en bois et en fer, ces dernières sont articulées, les faucheuses de différents systèmes au nombre de quinze, les moissonneuses, les rateaux à cheval, une moissonneuse-lieuse, etc...
      Les produits des animaux domestiques se décomposent ainsi : 2000 Hl de lait, dont la plus grande partie est enlevée par les fromagers d'Auzécourt et la "Maison du Val" ; 22 quintaux de laine, 640 Kg de miel et 350 Kg de cire.
      Les produits végétaux sont donnés par le tableau suivant :

Année Céréales et
autres farineux

Hectolitres
Cultures potagères
et maraîchères

Hectolitres
Industrielles


Hectolitres
Prairies
naturelles


Quintaux
Prairies
artificielles


Quintaux
Vins


Hectolitres
1860 15500 2500 " 4200 2600
10 Hl
1870 13570 3360 " 2000 3000
"
1880 15120 14200 2 2400 11000
3 Hl
1887 16000 12000 2 7200 23000
"

On élève principalement pour la vente et l'alimentation, de la volaille, des porcs, des moutons, beaucoup de bétail et des lapins.
      Le gibier que l'on chasse comprend : le lièvre, le sanglier, le chevreuil, le renard, l'alouette, la bécasse et la perdrix.
      Les espèces de poissons que l'on pêche sont quelques vilains, des goujons, des vérons, des loches et des baveux.

Industrie. Le tiers des habitants se livrent à l'agriculture. Les autres excercent diverses professions telles que la coutellerie, la taillanderie, la boissellerie qui donnent lieu à un commerce assez étendu et spécial à la localité.
      En 1887, on constatait qu'il se fabrique annuellement à Vaubecourt, 50000 objets de coutellerie et taillanderie : couteaux, faucilles, haches, serpes, etc. que 2000 décistères de bois de hêtres sont couverts en vaseaux, battoirs, salières, boîtes, pelles, etc...
      Vaubecourt est surtout renommé pour sa charronnerie et sa maréchalerie ; tous les ans il sort de ses ateliers 50 chariots et environ 20 voitures coureuses.
      Les autres professions patentables sont : la boulangerie, la bourrelerie, la carrosserie, la charpenterie, la cordonnerie, la maçonnerie, la tannerie, la mégisserie, la saboterie, une fabrique de batteries ambulantes, etc...
      Il existe un moulin à eau à deux meules. Cette usine qui ne manque jamais d'eau en hiver, chôme quelques heures dans les journées d'été.

Commerce. Les commerçants comprennent les épiciers, les marchands de vin, les hôteliers, les cafetiers, etc...
      La vente et l'achat des produits agricoles et des animaux domestiques font l'objet d'un commerce assez actif.
      Prix moyen des animaux en 1887 :
      Chevaux 450 Fr., vaches 250 Fr., veaux 55 Fr., porcs gras 40 Fr. les 100 Kg sur pied, moutons 25 Fr., poules 2 Fr.25, pigeons 1 Fr., canards 2 Fr.50, lapins 1 Fr.30 le kilog abbatu.
      Prix moyen de la vente du produit des animaux domestiques :
      Le lait 11 Fr. l'hectolitre, le beurre 1 Fr.80 le kilog, la laine 80 Fr. le quintal, le miel 1 Fr.50 le kilo, la cire 2 Fr. le kilo, les oeufs 0 Fr.80 la douzaine.
       Prix moyen de la vente des produits végétaux :
      Le blé 21 Fr. les 100 Kg, le seigle 16 Fr., l'orge 15 Fr., l'avoine 15 Fr., les pommes de terre 5 Fr., le trêfle 5 Fr., la luzerne et le foin 6 Fr., le colza 30 Fr.
      Le territoire de Vaubecourt est desservi par les chemins de grandes communications N°2 de Brémont à Courupt et N°20 d'Ippécourt à Révigny, par les chemins d'intérêt commun N°22 de Neuville-sur-Orne à Brizeaux, N°26 de Vaubecourt à Mondrecourt, et N°48 de Marats à Beauzée, par le chemin vicinal ordinaire N°6 de Vaubecourt à Rembercourt ; par des chemins ruraux en très mauvais état et par les chemins de fer à voie étroite d'Haironville à Triaucourt et de Bar-le-Duc à Vaubecourt. Ces deux voies se raccordent à la gare des Merchines et n'en forme plus qu'une jusqu'à Triaucourt. Ces chemins de fer servent au transport des marchandises et des produits naturels et fabriqués de la localité.

Administration communale. La commune de Vaubecourt est administrée par un maire assisté d'un adjoint. Le conseil municipal est composé de 12 membres. Elle possède un bureau de bienfaisance dont les revenus servent à venir en aide aux familles nécessiteuses, un bureau de receveur d'Enregistrement, une succursale de la caisse d'épargne de Bar-le-Duc, un bureau de poste, une brigade de gendarmerie à pied et un bureau d'agence Voger auxiliaire.

Conditions hygiéniques de la localité. Les conditions hygiéniques de la localité sont excellentes. Il n'existe pas de maladies endémiques. Les fièvres et les maladies épidémiques y sont rares.

III. Histoire

Origine de la commune. Vaubecourt est un bourg de l'ancienne province du Barrois.
      Pierre et Raoul de Varbecourt furent présents à la solution d'un différend qui s'était élevé du temps d'Agnès, comtesse de Bar, entre les moines de Lisle-en-Barrois, et Guillaume de Louppy-le-Château. Dominique, Henri et Haibert de Ruacort, figurent aussi dans le traité qui la suivit.
      On connait un titre émané de Richard, élu de Verdun, par lequel Thierry de Montigny (de Montinais) donna à l'abbaye de Lisle la vaine pâture de Varsboncourt, et dans les bulles confirmatives des possessions, droits et usages de cette maison, émise par le pape Luce III, le 10 des calendes de Janvier 1182, on remarque les pâtures de Vaubecourt.
      Thiébaut de Vaubecourt se trouva, avec d'autres personnages, à la solution du différend qui se termina en 1204 par la sentence arbitrale de Thiébaut I, comte de Bar. Ce différend s'était élevé entre Geoffroy, seigneur de Louppy, et les moines de Lisle au sujet de la pâture, de la glandée et de l'usage des bois de Lisle.
      Au mois de Juin 1220, les bénédictins de St-Mihiel se dessaisirent de leurs possessions à Warbucecourt (Warbodi Curtis) en faveur de Henri II, successeur de ce prince, qui leur céda, en échange, une rente annuelle de 5 Muds de grain à percevoir à perpétuité sur le moulin de Béhecourt.
      En 1250, Riaucourt était du doyenné de Possesse, diocèse de Châlons.
      Vers 1300, un couvent de Cordeliers, dont il ne reste aucune trace et dont l'emplacement même est inconnu, avait été fondé par Jacques de Nettancourt, fils de Gilles de Nettancourt, entre Triaucourt et Vaubecourt. Il fut détruit par un incendie sous Charles IX.
      En 1313, Jacques, dit Lhermitte, chevalier, sire de Vaubecourt en partie, reconnait, tant pour lui, que pour ses héritiers, qu'il n'a aucun droit ni usage dans les bois, non plus que sur le territoire de Lisle, du côté de Vaubecourt.
      En 1321, Edouard I, comte de Bar, assigna à Jean de Blamerey, chevalier, la possession viagère d'une part de grosses dîmes, et autres revenus, que le prince avait alors à Vaubecourt. Il excepta les amendes, qu'il se réserva. (Compte de Jennet Petitprêtre, receveur du comté de Bar - 1321-1323. Dans les recettes inscrites au compte, figure une somme de 50 sols, produit d'une succession échue au domaine par la fuite d'un habitant de Vaubecourt qui avait quitté le pays pour cas de crime.)
      En 1338, on connait une transaction passée entre Jacques Lhermitte, chevalier, seigneur de Vaubecourt, et les habitants de ce bourg, au sujet de leurs prétentions respectives, notamment sur des haies, situées dans le voisinage du bois dit Jobert Chamois, appartenant au sire de Vaubecourt. Le traité eut lieu au mois d'Octobre, le Lundi après la Saint-Luc, évangéliste. Ce jour fut celui de la mort de Jacques Lhermitte ; il existe, en effet, un titre du même jour émané de Jennet et Parrins (Jean et Pierre) frères, écuyers, fils de Jacques Lhermitte, alors décédé, et seigneurs de Vaubecourt en partie (Titre existant dans les archives de la commune).
      En 1345, Jennet de Vabecort, écuyer, sire de Vaubecourt en partie, et Catherine, sa femme, cédèrent à l'abbaye de Lisle deux arpents et vingt verges de bois, compris dans leurs bois de Vaubecourt pour la somme de 40 Livres de petits tounois vieux.
      Le 7 7bre 1364, Jeannot, dit Lhermitte, de Vaubecourt, écuyer, rendi ses foi et hommage au Duc de Bar, pour sa maison de Vaubecourt et ses dépendances.
      Dès 1378, il existait une forteresse imposante qui fut brûlée, abattue et démolie par les troupes du roi de France Louis XI. Vauthier de Vaubecourt et Thomas d'Apremont, à qui elle appartenait et qui en étaient possesseurs résolurent de se venger, celui-ci à cause de sa femme, fille de Jean de Vaubecourt, entrèrent à main armée dans le royaume où ils se livrèrent à de fâcheuses représailles. Le roi, pour arrêter le désordre, députa vers eux, Raoul, sire de Louppy, qui transigea et leur accorda, au nom du roi, 1000 Fr. en forme de dédommagement.
      Le 13 Janvier 1380, Robert, Duc de Bar, engagea à Thomas d'Apremont tout ce qui appartenait alors au domaine ducal, à Vaubecourt. Cet engagement eut lieu en rémunération des services du cessionnaire, et en accroissement des fiefs que ce dernier tenait déjà du Duc, qui se réserva la faculté de se racheter la terre pour une somme de 200 Florins d'or.
      La communauté de Vaubecourt ayant fait don, en 1380, à Vauthier de Wabecourt, Thomas d'Apremont et Helvis de Cousance, alors veuve de Jean de Vaubecourt, écuyer, seigneurs de Vaubecourt en partie, d'une somme de 30 Fr., dont Jannin, voué de Vaubecourt, devait avoir aussi une part, les trois seigneurs accordèrent aux habitants, sur leur requête, le 2 Juillet de cette année, des lettres de non-préjudice. Helvis de Cousance y stipula tant pour elle que pour Catherine, sa fille.
      George de Nettancourt épousa, vers 1400, Aliénor d'Apremont, dame de Vaubecourt, fille de Thomas, seigneur d'Apremont, et d'Hélène, dame de Vaubecourt. Par cette union, la seigneurie de Vaubecourt passa dans la maison de Nettancourt dont elle devint un des dommaines les plus importants.
      Il est indiqué dans le pouillé de 1405 que Riaucourt faisait une paroisse avec Vaubecourt (ecclésia de Riauleurâ et Vabecurâ).
      Jean Brisson, prêtre, curé des églises de Ruaucourt et Vaubecourt, affecta, le 24 Juin 1411, à la fondation, d'un service anniversaire à célébrer après sa mort, entre autres revenus, celui d'une maison qu'il possèdait à Vaubecourt et située devant la tour. (Cette fondation, qui existe en original dans les archives de la commune de Vaubecourt, a été consommée par le curé, en présence des mayeurs et eschevins de Vaubecourt. Suivant les archives, Vaubecourt avait pour maire en 1381 : Colinet Moines ; en 1389 Houdin le Potier ; en 1390 Jean Woirez ; en 1395 Jennin hy Oliiers, Jacquemins Blanchandins ; en 1437 Janot Collinet; en 1452 Thierry Kavillet et en 1458 Jehan le Compe. Une circonstance qui mérite d'être signalée est que le maire de ce bourg,en 1609, Claude Clément, ne savait ni lire ni signer ; le fait est prouvé par une transaction dans laquelle ce dernier stipula pour la communauté, avec le gouverneur et procureur syndic son même lieu ; sur l'original de l'acte il apposa, à défaut de signature, son marque accoutumé.)
      En 1421, George de Nettancourt passa un traité avec Ferry de Vandeuvre, abbé de Beaulieu. Il était alors en guerre avec ce dernier, à raison du voisinage de la forteresse de Vaubecourt.
      La chronique du doyen Saint-Thiébaut de Metz raconte qu'n 1437, une bande de routiers connus sous le nom d'Ecorcheurs, commandés par le bâtard de Bourbon, le grand et le petit Estrac, profitant de la détention du Duc de Bar René Ier, accoururent des bords de la Meuse au nombre de 3200 et se jetèrent dans ses états, causant d'effroyables ravages. On se ferait difficilement aujourd'hui une idée exacte de ce que les habitants des campagnes devaient souffrir dans ces temps malheureux. Ces brigands, non moins redoutables que des bêtes féroces, jetaient depuis 15 jours la désolation dans la contrée. Lorsque pendant la captivité du Duc René Ier, les seigneurs du conseil de Lorraine, aidés des troupes des évêques de Metz et de Toul, tombèrent sur eux à Vaubecourt et en tuèrent ou en firent prisonniers 367. Les prisonniers furent amenés à Bar. Ce combat rendit quelques tranquillité dans la contrée.
      On connait un dénombrement rendu en 1455, par Conrad de Herbeviller, pour une portion de la terre de Vaubecourt qu'il tenait de ses prédécesseurs ; la part qu'il possèdait avait été engagée à George de Nettancourt, alors décédé.
      Le 22 Mars 1490, Jean et Vautrin de Nettancourt, écuyers, seigneurs de Vaubecourt, confirmèrent, de concert avec la communauté de ce bourg, pour eux et leurs descendants, les lettres-chartes arrêtées en 1338. Cette disposition fut décidée dans une réunion solennelle qui eut lieu à Lisle.
      Nicolas de Nettancourt, écuyer, était seigneur de Vaubecourt en 1510. Le Duc de Bar racheta vers le même temps un tiers de la seigneurie précédemment engagé : c'est ce que nous apprend la quittance de 200 écus d'or au soleil, que le domaine paya pour ce rachat le 13 Janvier 1516.
      En 1518, on avait établi une verrerie à bouteilles au bois Japin (Claude Bunnette, Hist. de Ste-Menehould.)
      En 1543, George et Antoine de Nettancourt, frères, écuyers, étaient seigneurs de Vaubecourt. Le parlement de Paris rendit le 1er Février de cette année, un arrêt dans une instance entre les habitants et leurs seigneurs, au sujet de la jouissance des accrues du même lieu. Il intervint encore entre les parties une transaction le 8 Juillet 1544. L'acte en a été passé "dessoulz l'Horme, devant le chasteau de Vaubecourt".
      En 1570, George de Nettancourt, seigneur de Vaubecourt, chambellan du Duc de Lorraine, fit ses reprises du château, maison-neuve, forte, terre et seigneurie de Vaubecourt, qu'il possèdait alors partiairement avec les héritiers de Nicolas de La Tour.
      En 1573, Jean de Nettancourt IVème du nom, Baron de Vaubecourt, seigneur de Passavant, Autrecourt, etc..., avait épousé Ursule de Haussonville, sa cousine, fille du Baron Africain, maréchal de Lorraine et gouverneur de Verdun.
      En 1589, le Comte de Vaubecourt, fut autorisé par Henri IV, à mettre une garnison dans la maison forte de Soizy, située à 1 Km d'Evres sur le chemin qui conduit à Triaucourt. Cette garnison incommodait fort l'abbaye de Beaulieu et les environs. Charles III, Duc de Lorraine, envoya des troupes et du canon pour s'emparer de Soizy, mais en 1590, Triaucourt et Soizy furent repris par Vaubecourt sur les Lorrains qui s'en emparèrent de nouveau quelques temps après.
      Jean de Nettancourt, seigneur de Vaubecourt, donna le 11 8bre 1627, un dénombrement au Duc de Lorraine et de Bar, pour son château, il était alors au service du roi et commandait, en qualité de lieutenant général, au comté de Verdun. Charles IV établit à Vaubecourt, à sa demande, la même année, un marché hebdomadaire et deux foires annuelles, l'une au lendemain de la fête de St-Marc et l'autre le lendemain de la nativité de Notre-Dame. Le bourg dut encore au crédit de Jean de Nettancourt, des lettres de sauvegarde, que Louis XIII rendit le 23 Juin 1632 pour la seigneurie de Vaubecourt et qu'il renouvela le 18 Octobre 1635, en ajoutant à cette concession l'exemption de toutes contributions, charois et corvées.
      Au mois d'Octobre 1633, Louis XIII érigea en comté la terre de Vaubecourt en faveur de Jean V de Nettancourt par lettres patantes. Le monarque se trouvait alors au château de ce bourg (Voir plus loin légendes).
      Le Jeudi 29 9bre 1635, sur les indications d'une pauvre femme de Triaucourt, dans les bois d'Arcéfays, non loin d'une fontaine appelée la fontaine Rolland, on trouva au pied d'un chêne 3 cadavres nus, liés ensemble et garottés par les bras au moyen d'un licol de cheval. Depuis ce temps jusqu'aujourd'hui, une croix de bois à toujours été entretenue à cette place par l'adjudicataire de la coupe et l'étang qui se trouve tout proche se nomme l'étang des Trois Morts.
      La faveur accordée par le roi de France à la seigneurie de Vaubecourt, en 1632 et 1635, lui valut d'autres sauvegardes de la part des chefs de corps militaires qui, dans les premiers mois de 1636, occupèrent divers pointe de la Lorraine. Ainsi Bernard, Duc de Saxe, et le Chevalier de Helphurne, colonel écossais et maréchal de camp des armées du roi, émirent de semblables lettres, le premier à Verdun, le 25 Janvier, et le second au camp de Toul, le 27 Mars 1636.
      Nicolas d'Haussonville, chevalier, seigneur d'Orsac et de Chevreul, rendit le 19 Mars 1664, foi et hommage au Duc de Lorraine, comme Duc de Bar, pour la seigneurie de Vaubecourt.
      On connait aussi un acte de foi et hommage, rendu le 1er Juin 1714, par le Sieur de Haussonville, pour le comté de Vaubecourt, et une sentence du baillage de Bar du 16 9bre 1718, qui condamne le chapitre de la Trinité de Châlons, à faire réparer à ses frais, l'église paroissiale, à la réserve des tours et du pavé dont l'entretien était àla charge des habitants de Vaubecourt.
      François de Haussonville, évêque de Montauban, possédait, en 1725, la moitié de la seigneurie de Vaubecourt qu'il céda par donation entre vifs, du 17 8bre de cette année, à Charles François de Haussonville, fils de François Charles Hyacinthe de Nettancourt. Cette donation fut confirmée par le Duc de Lorraine et de Bar le 13 Avril 1726.
      L'église paroissiale de Vaubecourt possède, disent les archives de la bibliothèque nationale, le tombeau de Jacques de Nettancourt, écuyer, dit Lhermitte, ainsi nommé parce que l'an 1300, il partit à la tête de 300 cavaliers au secours de la Terre Sainte. Son corps a été découvert à 1 M50 de profondeur vers 1860.
      On voit en outre dans cette église un caveau qui, depuis le XIV siècle, a reçu tous les membres de la famille de Nettancourt décédés à Vaubecourt et les coeurs de la plupart de ceux qui sont morts à l'étranger. Entre tous on remarque celui du Comte d'Haussonville, général en chef des armées de Louis XIII.
      Une inscription sur cuivre, parfaitement conservée en fait foi. Ce caveau, ainsi que deux belles pierres tamulaires du moyen-âge, ont été restaurées vers le milieu du XIX siècle par les soins de M.le Comte de Nettancourt Vaubecourt, résidant à Paris. Les deux pierres tombales sont adossées au mur latéral de l'église. La dalle funéraire de Jean de Nettancourt, de sa femme et de son fils, est classée monument historique (1900). Voici ce qu'on lit :

«Ici repose les restes mortels des Seigneurs Jehan de Nettancourt, mort le 28 Juin 1502, Margot de Nicey, sa femme, morte le 8 Mai 1474 et Nicolas, leur fils, mort le 17 Xbre 1529, plusieurs dames et seigneurs dont les noms ne sont pas connus ; le coeur du Comte de Vaubecourt, Mr. Nicolas d'Haussonville, mort à Paris le 11 Mars 1678, trois autres coeurs ayant appartenu à de nobles enfants de la même famille restés sur le champ d'honneur.»

      La ferme d'Arcefays est composée d'une maison de maître et d'une maison de ferme avec vastes bâtiments d'exploitation construits en bois. Ce domaine dépendait, avant la révolution, de la généralité de Châlons et appartenait à M. le Marquis de Nettancourt Vaubecourt. Ce dernier l'a vendu, plusieurs années avant 1789, à un propriétaire qui a fait construire la maison de maître qu'on y remarque aujourd'hui. Une grande partie des terres de la ferme ont été de tous temps assez ingrates et d'un faible rapport ; les plus mauvaises ont été plantées en bois et la plantation a parfaitement réussi.
      Au mois de Novembre 1312, les religieux de Beaulieu cédèrent à Edouard Ier, Comte de Bar, ce qui leur appartenait à Vaubecourt et 50 arpents de bois à Arcefays ; Edouard leur donna en contre échange, Riaucourt, Sommaisne, etc... Il a existé, à Arcefays, une tuilerie qui a été démolie au commencement de ce siècle.
      La ferme de Brouenne ou Brouaine, est composée d'une maison de maître, construite en pierres, vers la fin du siècle dernier, et d'une maison de ferme avec bâtiments d'exploitation, construits en bois. Cette propriété appartenait avant la révolution, avant la révolution, à l'abbaye de Beaulieu et dépendait aussi de la généralité de Châlons ; on considérait autrefois cette ferme comme productive en céréales, mais le sol, qui est très froid, est d'un faible rapport aujourd'hui. L'avant dernier propriétaire a planté une partie des terres en bois, qui en rendent le séjour assez pittoresque.
      Brouenne a été vendu nationalement, le 18 Février 1791, à un particulier de Bar et réadjugé à un autre particulier de Bar, le 16 Août 1791, la première vente n'ayant pas été maintenue.

      Riaucourt. Ce domaine, à 2 Km de Vaubecourt, appartenait, avant la révolution, à l'abbaye de Beaulieu, et dépendait de la généralité de Châlons. Le sol, productif en céréales et en foin, est l'un des meilleur du territoire.
      Cette localité était autrefois un village du comté de Beaulieu, il en est fait mention en Novembre 1312 dans l'échange qui eut lieu entre Edouard Ier, Comte de Bar, et les religieux de Beaulieu (voir ci-dessous). En 1420, le Duc de Lorraine, Charles II, s'empara de la forteresse de Riaucourt pour défendre le pays contre Eustache de Vernancourt, prévôt de Charles VII, à Passavant, en réalité chef de bande qui fit souvent des courses dévastatrices dans le Barrois.
      En Juillet 1636, les Croates, sous les ordres du Baron d'Offlence, incendièrent ce village. La plupart des habitants se réfugièrent à Vaubecourt. Cependant l'église continue d'exister avec quelques maisons. Les habitants de Vaubecourt trouvèrent leur sûreté dans une somme de 200 demi-pistoles.
      Riaucourt est encore mentionné en 1781 dans l'ordonnance qui fonda un hospice de charité pour la terre de Beaulieu. Bientôt, il acheva de se dépeupler, l'église s'en alla en ruines. Deux fermes restaient encore debout mais l'une fut incendiée en 1854 et l'autre démolie en 1860. Cette localité n'a pas été rétablie. On aperçoit encore sur le sol les vestiges des habitations, ainsi que l'emplacement de l'église et certains chemins sont encore désignés par le nom des rues qui existaient alors.
      Riaucourt était autrefois le siège d'une cure : les fermes d'Arcéfays, Brouenne et Riaucourt, reconnaissaient pour leur patron St-Quentin, qui posait à Riaucourt et dont elles faisaient toutes les trois la fête, commandant en commun, une messe solennelle qui se célébrait à Vaubecourt (depuis la ruine de l'église de Riaucourt) le 31 8bre jour de cette fête.

Occupation allemande. Du 24 Août au 2 7bre 1870, la commune de Vaubecourt a été presque constamment occupée par le passage et le séjour de troupes diverses, dont le nombre peut s'évaluer à 12000 hommes et 2000 chevaux. Les 7 et 8 Octobre, 226 hommes ; du 7 8bre au 18 Février, passage et séjour de divers détachements ; 28 Octobre, séjour de 235 Wurtembergeois. Les 15, 16, 17 et 18 Février, 220 hommes sont venus au chef-lieu pour recouvrer les contributions de guerres. Les 24, 25, 26 Février et 1er Mars, 100 hommes et 3 officiers sont venus sans aucun but.
      La totalité des dépenses faites par le séjour, l'entretien et la nourriture des troupes ennemies, a été de 8000 Fr.
      La totalité des réquisitions en denrées, fourrages et marchandises, a été de 23000 Fr. et en contributions de guerres 20000 Fr.
      La perte des animaux, chevaux, etc..., est évaluée à 6570 Fr.
      La totalité des réquisitions en charrois, transports et travaux divers se monte à 25000 Fr.
      La commune étant sans ressource, les habitants ont pourvu à la totalité des dépenses imposées par l'invasion (voir ci-dessous pour incidents).

Le livre d'or. Au nombre des monuments historiques existant déjà dans le musée de la ville de Bar-le-Duc, on remarque une médaille d'argent qui rappelle un fait honorable pour un des membres de la famille qui a possédé, en dernier lieu, la seigneurie de Vaubecourt.
      Voici quelques détails biographiques. Créé brigadier d'infanterie, le 10 Février 1759, le Marquis de Vaubecourt, se fit beaucoup d'honneur aux batailles de Berghen et de Minden, l'année suivante aux affaires de Corbach et de Vierbourg, à la bataille de Clostincamps. En 1761, il se distingua dans plusieurs affaires, notamment à celle de Filinghausen, à l'attaque des retranchements d'Osterade : chargé en chef d'assiéger le château de Schartzfeld, il le fit capituler le 25 7bre et s'empara de 25 canons qui se trouvaient dans cette place ; bientôt après, il fit de même le siège de Clausthal, qu'il emporta d'assaut, et ne se fit pas moins remarquer dans cette brillante campagne, par son amour de l'ordre et de la discipline, que par son humanité et son courage. Ce fut par l'ascendant que ses vertus militaires et privées lui avaient acquis sur ses troupes, qu'il parvint à sauver du pillage et de l'incendie la ville de Clausthal.
      Ce trait a été consacré par une médaille ; les habitants l'ayant fait frapper en témoignage de leur reconnaissance, une députation fut chargée d'en présenter au Marquis de Vaubecourt, en or et en argent, une quantité dont sa famille conserve précieusement quelques unes.
      Le Marquis de Vaubecourt est mort à Nancy en 1822. Il était né à Neuville s/Orne en 1728. La médaille a été donnée au musée par M. de Nettancourt de Thillombois, le 30 9bre 1842.
      La maison de Nettancourt-Vaubecourt a produit nombre d'hommes qui ont acquis des titres à l'illustration dans la carrière des armes. On cite particulièrement :
      George Ier de Nettancourt, qui fut bailli et gouverneur de Bar, en 1425 et 1426, et qui rendit dans ces fonctions, civiles et militaires, d'importants services à René d'Anjou.
      Jean IV de Nettancourt, Baron de Vaubecourt, qui se trouva à la célèbre journée de Fontaine Françoise, où il fut remarqué par une action d'éclat. Henri IV l'en récompensa dignement, en lui donnant le comté de Beaulieu.
      Jean V de Nettancourt, son fils, en faveur de qui Louis XIII érigea la baronnie de Vaubecourt en comté.
      Enfin, Nicolas de Nettancourt d'Haussonville, qui se dévoua, dès sa jeunesse, au service de la France, et mourut à l'âge de près de 76 ans, dans le grade de lieutenant-général, qu'il dut à son mérite et à ses travaux.

Instruction. Il avait été créé à Vaubecourt, aux frais et par les soins de M. de Nettancourt, avant la révolution, une filaturede coton, à l'instar de celle qui était établie à Bar, dans la seconde moitié du siècle dernier.
      Cet établissement, destiné à fournir du travail aux filles indigentes, servait aussi à leur instruction ; on y enseignait à lire et à écrire aux élèves ; la maison étant dirigée par deux personnes du même sexe.
      Aujourd'hui la langue française est employée, mais les habitants se servent encore du patois. L'instruction n'est pas aussi développée qu'elle devrait l'être. Ce retard est dû à la non fréquentation des écoles. Il existe encore quelques personnes ne sachant ni lire ni écrire.
      Le village possède une école à un seul maître pour les garçons, une école à deux maîtres pour les filles et une classe enfantine.

Usages de la vie privée et publique. Vaubecourt étant à proximité des bois, les meubles sont faits pour la plupart avec le chêne et l'aulne ; les meubles anciens qui sont très bien confectionnés sont conservés avec soin.
      La manière de s'habiller est bien changée depuis 50 ans. Les jeunes gens cherchent à suivre les caprices de la mode, quant aux personnes âgées, les femmes surtout, elles ont conservé les costumes des temps passés.
      Ont fait généralement tous les jours quatre repas en été ; le matin, à midi, vers quatre heures, et le soir, et trois seulement en hiver ; le déjeuner, le dîner et le souper.
      Le baptême d'un enfant est toujours une petite fête pour la famille.
      Les mariages sont de grandes réjouissances pour les familles. Il n'est pas rare de voir 50 à 60 personnes invitées. La danse n'y est pas oubliée.
      Lors d'un décès, après l'Obit, un repas est toujours donné, dans la maison mortuaire, aux plus proches parents et aux plus grands amis du défunt.
      Les jeux les plus usités à Vaubecourt sont : les quilles, le billard et les cartes ; ces sortes d'amusements n'ont lieu que les Dimanches et les fêtes à partir de midi.
      On danse à la fête patronale, à la Sainte-Catherine, à la Saint-Nicolas, le jour de l'an, à Mardi gras, à l'Ascension et le jour de certaines autres fêtes.

Légende. La tradition du pays rapporte que Louis XIII ayant passé une nuit au château de Vaubecourt en allant faire le siège de La Mothe, voulut bien recevoir des habitants un cadeau composé de vaisselle de bois. Depuis cette époque jusqu'à la révolution de 1789, les boisseliers de Vaubecourt ont continué d'envoyer chaque année, au roi, un service en pareille vaisselle qui figurait, dit-on, sur la table royale le jour du Vendredi saint.
      Avant la révolution de 1789, il existait à Vaubecourt un château féodal avec des fossés, des tourelles et pont-levis.

Les incidents dignes de remarque qui se sont produits dans la commune de Vaubecourt pendant l'invasion allemande sont de deux sortes : 1°/ le pillage chez les particuliers où ils logeaient. 2°/ l'assassinat : le 26 Août 1870, un vieillard septuagénaire, à qui les Prussiens avaient enlevé une somme d'argent assez considérable, s'est mis à crier «Aux voleurs !» et ayant levé son bâton pour rentrer en possession de son argent, a été terrassé, lié par les pieds à un fourgon et traîné ainsi jusque sur le territoire de Brizeaux à 10 Km de Vaubecourt. Cette horde sauvage s'était au préalable emparé de son mobilier en linge effets, et brisé ses meubles. Ce malheureux, laissé presque mort, couvert de blessures, a été recueilli par les habitants de Brizeaux. Il est décédé dans la même nuit.
      Le même jour, un autre habitant de Vaubecourt, plus âgé que le 1er, voulant empêcher le pillage de sa maison, prit son soufflet (ancien canon de fusil) et le brandit sur la tête d'un pillard ; pour ce faire il allait avoir le même sort que son compatriote, lorsque, fort heureusement, Maître Garnier, notaire, son voisin, qui avait chez lui un officier supérieur, le supplia de sauver le malheureux de la fureur de ses soldats. Il fut délivré, mais il lui manquait 240 Fr. et plusieurs objets mobiliers.



Appendice




Pièces déposées aux archives.
      1314. Obligation de cent sols-tournois avec l'engagement d'un jardin pour sûreté de paiement de cette somme, par Rogier Langlois et sa femme, en faveur de Poiresson dit Rochetel, qui leur avait cédé de la laine.
      1338. Copie de certaine transaction intervenue entre Jonnes, fils de Messire Jacques Lhermitte, seigneur de Vaubecourt, au sujet des vaines et grasses pâtures et pesche, fait et passée au profit des habitants et communauté de Vaubecourt, avec Richard Chevance, leur maire en exercice.
      9 Septembre 1540. Titre pour les habitants de Vaubecourt touchant les hautes accrues.
      1627. Titre pour les habitants de Vaubecourt touchant la halle du dit lieu et les droits qu'ils y ont et qu'ils doivent au seigneur, Comte de Vaubecourt, d'un chapon ou de neuf gros Barrois pour chacun an à leur choix.
      1634. Titre pour les habitants de Vaubecourt touchant le droit de vaine pâture à la prairie de Thibaut-Varenne.
      1637. 5 pièces pour les habitants de Vaubecourt et leur seigneur, servant de sauve-garde, donné par Bernhard, Duc de Saxe, avec défense à ses troupes de n'inquiéter en aucune manière les habitants de ce bourg.
      1707. Procuration générale pour plaider contre les seigneurs de Vaubecourt, touchant les haies, buissons et pour le droit des corvées.
      1708. Arrêt pour les habitants de Vaubecourt contre les seigneurs Abbé, Religieux, et officiers de Lisle-en-Barrois.
      1771. Demande par la maîtrise de Bar du changement du cours d'eau de la rivière d'Aisne.
      1773. Procès intenté aux habitants de la commune de Vaubecourt, par la ferme de Riaucourt et le fermier de Brouenne, au sujet du vain pâturage sur le territoire de Riaucourt. Terminé à l'avantage des habitants de Vaubecourt.

FIN.


N.D.L.R : La transcription a été faite en respectant scrupuleusement l'orthographe de l'instituteur.





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